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Afin d’assurer le succès d’une démarches d’Innovation Participative, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. A l’inverse, il est souvent plus facile d’expliquer ce qu’il faut éviter de faire.

Ainsi, l’exemple et le retour d’expérience ont une valeur pédagogique souvent plus importante ou du moins marquante.

Pour illustrer 2 erreurs classiques à ne pas commettre, j’ai choisi d’aborder la démarche d’innovation participative citoyenne du gouvernement italien.

Nous l’avons vu avec la démarche ‘Ensemble simplifions’, les gouvernements ont désormais compris l’intérêt de ce type de pratiques pour améliorer leurs processus voire innover dans les usages pour plus d’efficacité.

Face au problème des déficits publics, le gouvernement italien a souhaité bénéficier des bonnes idées de ses citoyens pour identifier les sources d’économie possibles à l’échelle du pays.

Ce projet fait partie d’un projet d’économie de 4,2 milliards d’euros sur les 720 milliards annuels du gouvernement (soit 0,5% du budget). Un site web a été crée pour l’occasion, afin de recueillir les idées de tous les citoyens.

La démarche a connu un vrai succès : 100 000 propositions ont ainsi été envoyées. Comme le rapporte le gouvernement, « le flot est constant, même la nuit » (source:myEurop.info)

Les idées d’économie touchent par exemple la restauration dans les hôpitaux, les systèmes de chauffage allumés même en été ou encore les frais d’entretien des responsables politiques (voiture avec chauffeur, retraites…).

La conséquence : le gouvernement est débordé par ce flux d’idées !

Quels enseignements pouvons-nous en tirer ?

1 . L’impérieuse nécessité de réfléchir à un processus pour son management des idées

Dans le cas du gouvernement italien, l’organisation n’est pas en rapport avec le nombre d’idées, et du coup est dépassée par le ‘ras de marée’ qui arrive.

Il faut donc en amont bien réfléchir et définir comment les idées seront soumises, sur quelles thématiques  et par qui elles seront traitées.

Le danger dans le cas italien est de voir des idées intéressantes végéter pendant des années, voire être enterrées faute de temps pour les traiter.

2. Penser au type de déploiement

Dans le cas Italien, le déploiement de la démarche d’innovation participative a été directement national.

Une bonne pratique est de tester en amont la démarche auprès d’un nombre de participants plus restreints afin de capitaliser et se créer une expérience.

Mettre en ligne un site internet permet certes de toucher 24h/24 n’importe quel citoyen, quelque soit sa localisation.

Il faut cependant  s’attendre à une participation plus massive et prévoir des moyens supplémentaires pour le traitement des idées.

En ce sens, il est intéressant de noter que la démarche française ‘Ensemble Simplifions’ a eu la bonne idée de se cantonner aux idées en rapport avec l’amélioration des services pour les entreprises.

Par définition, cette segmentation a diminué le nombre de participants pour éviter qu’un trop grand nombre d’idées soit recueilli. Cette démarche ayant été lancée par le gouvernement précédent, il n’ya pas eu pour le moment de synthèse officielle sur l’ensemble de la démarche.

En Bonus , un remarque additionnelle sur les objectifs : ils ne sont pas assez ambitieux !

Gagner 0,5% du budget est en effet un objectif bien faible ! On peut se poser la question de l’ambition et sérieux de la démarche.

Economiser sur les frais de fonctionnement à l’échelle d’un état par le biais de l’innovation participative doit en effet se chiffrer en dizaine de points, ceci d’autant plus que ce genre de démarche fait partie des premières sur le sujet.

L’expérience de l’industrie et plus particulièrement de l’automobile nous prouve que lors de phases initiales, 20 % sont amplement atteignables ! (ce chiffre traduit bien il me semble le potentiel de gaspillage (aussi appelé Muda dans la philosophie du lean Manufacturing) présent dans toute organisation qui ne s’est pas remis en cause sérieusement).

Beaucoup de managers ou dirigeants des secteurs privés posent ainsi des objectifs beaucoup plus ambitieux, et fort heureusement, arrivent à gagner plus que 0,5% sur les couts…

Et vous qu’en pensez vous ? Quels exemples ou enseignements  rajouteriez vous ?

Vos commentaires ci-dessous sont les bienvenus !

Join the discussion 3 Comments

  • Marina Pardi dit :

    Pourquoi demander l’opinion et les idées des italiens si celles-ci ne sont pas prises en compte!!
    En Italie nous sommes en pleine récession, en avril le taux de chomage a atteind le record de 10,2%, la tva devrait augmenter de nouveau au mois d’octobre, nous devons payer cette année une nouvelle taxe d’habitation, de plus, les salaires et les retraites des citoyens ont été baissés!!!! Par contre les parlementaires italiens sont les plus payés d’Europe!!!!! Mais leur salaire n’a pas été touché! De plus, le gouvernement ne prend aucune initiative pour l’emploi! Comment peut-il y avoir une reprise économique si il n y a pas de pouvoir d’achat.
    La France et l’Union Européenne doivent nous sauver de ce gouvernement! Les citoyens italiens ont vraiment besoin d’aide!

  • Marina Pardi dit :

    Je vous remercie pour votre réponse.
    J’aimerais avoir votre optimisme.

    Malhereusement les prospectives ne sont pas des meilleures…

    Wait and see…

  • Thomas Le Cardinal dit :

    Une solution pour arriver à traiter un très grand nombre de proposition est de se servir de la communauté de participants : une idée passe la première étape de filtrage lorsqu’elle a reçu un certain de nombre de commentaires et de notes de la part des participants.
    Cela permet généralement de filtrer plus de 80% des propositions et de ne se pencher que sur les plus intéressantes.

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